L’augmentation constante des investissements en direction des entreprises innovantes illustre l’engouement des investisseurs pour la tech.
Si depuis 2015 le secteur connaît une hausse en flèche des montants investis, la crise liée au contexte sanitaire faisait craindre un coup d’arrêt des investissements.
Au contraire, Julien Foussard souligne que la crise pourrait constituer une opportunité pour accroître le développement des entreprises de la tech.
L’entrepreneur nous livre aujourd’hui son analyse.
Des chiffres révélateurs d’un engouement selon Julien Foussard
Pour Julien Foussard, l’engouement des investissements pour les entreprises innovantes est très clairement illustré par les chiffres : au cours de l’année 2019, 225,65 milliards de dollars ont été investis en capital risque (selon les chiffres du cabinet KPMG). Le montant s’élève à près de 62 milliards de dollars, rien que pour le premier trimestre 2020.
Si les Etats-Unis conservent leur place de leader en la matière, devant l’Asie, l’Europe atteint désormais la troisième position du classement grâce aux 8,8 milliards de dollars investis lors du premier trimestre 2020.
Avec 35,3 milliards de dollars au premier trimestre 2020, les entreprises américaines représentent tout de même la moitié des investissements, devant l’Asie dont le montant investi est estimé à près de 17 milliards de dollars.
Un autre des signes très positifs liés au marché est sa maturité selon Julien Foussard.
En effet, alors que l’on note une augmentation du volume global investi, le nombre de projets financés est en baisse. Cela signifie que les investisseurs se positionnent désormais sur des projets plus avancés en terme de développement ou sur des entreprises prometteuses et n’hésitent pas à allouer des montants plus importants qu’auparavant.
Par ailleurs, Julien Foussard souligne qu’en Europe, la France occupe la seconde position du classement, derrière le Royaume-Uni.
En 2019, 736 opérations ont été menées pour la France avec un montant de 5,03 milliards d’euros levé. Là encore, la progression est plus rapide sur les volumes que sur le nombre de projets financés.
Il semblerait ainsi que la FrenchTech parvienne à tirer son épingle du jeu et à attirer les investisseurs. Toutefois, le nombre de licornes est encore assez faible puisque sur 300 dans le monde seulement cinq sont françaises : BlaBlaCar, Dataiku, OVHcloud, Doctolib et Content Square.
La majorité des licornes sont situées outre-mer souligne Julien Foussard. C’est par exemple le cas d’Uber, de Zoom, de Reddit ou encore d’Airbnb qui sont par ailleurs toutes cotées en Bourse.
Pour les investissements tech, Julien Foussard souligne que la crise est susceptible d’apparaître comme une véritable opportunité.
Julien Foussard considère la crise comme un accélérateur pour la tech
Si une tendance était à retenir de la crise provoquée par le confinement, celle-ci serait probablement l’émergence des outils digitaux.
Dans le cadre du télétravail, ceux-ci se sont en effet révélés indispensables afin de garder le contact et la communication entre collaborateurs.
De plus, la technologie s’est emparée de plusieurs secteurs : le secteur bancaire notamment qui, à l’échelle européenne, s’est adapté afin de limiter la transmission du virus grâce au passage de 20 à 50 euros pour le paiement sans contact.
La dématérialisation des démarches est un des services les plus en vogue en ce moment : à titre d’exemple Swile est parvenu à lever 70 millions d’euros en juin 2020 afin de permettre la dématérialisation des tickets restaurants.
Le secteur bancaire et notamment les fintech attirent particulièrement les investisseurs souligne Julien Foussard : la plus importante levée de fonds menée par une fintech a été réalisée par la néobanque britannique Revolut avec une somme de 500 millions d’euros récoltée en février 2020.
Outre le secteur des fintech, c’est celui de la Biotech qui attire également les investisseurs. À titre d’exemple, H4D la startup spécialisée dans la télémédecine est parvenue à lever 15 millions d’euros en juin 2020.
Enfin, l’autre secteur bénéficiant d’investissements est celui des transports et de la mobilité : 30 millions d’euros ont par exemple été levés par la startup israélienne Bringg en avril 2020 conclut Julien Foussard.